Ce nouveau Projet soumis par la CAREM à H3000 va constituer la deuxième phase de RECARC, il devra permettre de consolider les acquis de RECARCI, de corriger les insuffisances et de s’élargir à de nouvelles composantes. Il sera en quelque sorte le prolongement de RECARCI mais se veut plus innovateur.
Consolidation des actions:
Le projet va s’atteler d’abord à consolider les acquis de la phase précédente tout en mettant l’accent sur les imperfections notées de part et d’autres. La consolidation va s’intéresser plus particulièrement aux activités agricoles et environnementales qui souffrent d’insuffisance de pluies et les corrections à apporter seront dans les stratégies de mise en œuvre par exemple le degré d’implication des communautés, leurs contributions dans les budgets et les calendriers à adopter. En cohérence avec les recommandations des bénéficiaires de la riziculture lors de la mission du partenaire en 2017 dans la zone de Djilass et Fimela, des aménagements et des réfections hydro agricoles seront effectués dans les vallées traditionnelles. L’agriculture sera également axée sur la production de céréales comme le souna3 considéré comme étant une variété plus adaptée au contexte actuel. Le maraichage sera renforcé avec l’ouverture d’un nouveau périmètre dans la zone de Loul, le renforcement du périmètre de Djilor et le soutien aux maraichers individuels dans toute la zone d’intervention.
Renforcement des nouvelles composantes de RECARCI.
Le renforcement concernera les composantes comme l’alphabétisation et l’entreprenariat qui sont deux nouvelles composantes en phase d’expérimentation. Les résultats acquis en entreprenariat avec l’unité de Djilor, encouragent à poursuivre. De la même façon, l’alphabétisation fonctionnelle, avec les deux cercles de Fimela et de Djilor, a permis de mieux faire comprendre l’articultaion entre l’entreprenariat et l’alphabétisation fonctionnelle. Les résultats obtenus indiquent qu’une plus large action dans ces deux composantes est susceptible d’assurer une réussite. En termes de renforcement, un nouveau centre de référence en alphabétisation fonctionnelle(CRAF) sera ouvert dans la zone de Loul Séssène; ce qui va porter le nombre des CRAFs à trois. L’entreprenariat sera aussi renforcé; ainsi quatorze micro entreprises seront mises en place en plus de l’unité de Djilor. Concernant l’équipe de projet, l’effectif sera maintenu compte tenu des moyens financiers disponibles. Le projet sera organisé en quatre composantes majeures et trois composantes transversales que sont:
Composantes majeures:
Société civile et droits humains;
Agriculture Durable;
Entreprenariat;
Environnement;
Composantes transversales:
Santé & Nutrition;
Alphabétisation fonctionnelle;
Changements climatiques
Capitalisation
Objectif Général:
Contribuer durablement à l’amélioration de la situation de sécurité alimentaire et nutritionnelle des ménages dans les régions de Kaolack, Kaffrine, Fatick, Tambacounda, Kolda et Thiès à l’horizon 2022.
Composante I : Société Civile et Droit Humains.
Les AVDs seront les portes d’entrée du projet dans les villages et les UAVDs pourront faciliter la coordination des AVDs dans chaque commune. La redynamisation de toutes les AVDs dans les villages et les deux UAVDs (union des associations villageoises de développement) dans les trois communes sera faite pour leur permettre de bien fonctionner et de répondre efficacement aux besoins exprimés. Des commissions techniques qui touchent directement les activités du projet, notamment les commissions agriculture, environnement, santé, Alphabétisation, entreprenariat et droits humains seront introduites ou consolidées dans les AVDs. En fonction de l’activité, l’AVD oriente le projet vers les bénéficiaires directs. Ainsi à travers l’AVD, le projet pourra toucher le comité foret, le grenier de l’enfant, le cercle Reflect, le comité de salubrité, les producteurs agricoles et les chefs de village. A travers leur association, les chefs de villages feront partie des partenaires et bénéficieront de formations dans les domaines comme l’Etat civil, le foncier et le changement climatique. Globalement, des activités liées à la gestion associative, l’animation sociale, la gouvernance, les droits humains, les visites d’échanges et le partenariat institutionnel seront mises en œuvre.
Composantes II: Agriculture Durable La riziculture :
Dans la phase précédente, la riziculture n’a pas donné les résultats escomptés. Cela est dû, d’une part au retard constaté dans le démarrage des pluies et d’autre part à leur arrêt précoce. De même, le matériel agricole nécessaire (tracteurs) était rarement disponible, d’où le retard des labours. La contribution des producteurs aux coûts des labours était également trop faible.
Le projet n’avait appuyé que l’exploitation de 50 ha en 1ère année et 40 en 2èmeannée à cause des contraintes budgétaires, alors que beaucoup de demandes étaient déjà reçues. Dans l’optique d’apporter des solutions à cette situation, le projet prévoit dans la phase actuelle d’identifier des prestataires de services en labour très tôt (au mois de mai) et de signer avec eux des contrats préliminaires. Concernant les coûts de labour, les bénéficiaires participeront à hauteur de 40% à l’hectare soit 12000fcfa/hectare, soit une augmentation de la participation des bénéficiaires de 7000fcfa. Ainsi le projet contribuera à hauteur de 60% soit 18000fcfa/ha. Les semences seront acquises et distribuées dans la 2ème quinzaine du mois de mai de chaque an, la participation des bénéficiaires a été revue en hausse, elle passera de 5000fcfa à 7000 F.
Le projet va faciliter la revalorisation des anciennes vallées où les producteurs pouvaient récolter beaucoup plus de riz du fait des aménagements hydro agricoles qui permettent une rétention des eaux de pluies sur une longue durée. Il n’est pas exclu dans ce cas aussi d’emblaver sur des plateaux. Des études, des réfections d’ouvrages et même de nouveaux aménagements seront réalisés. Les vallées de Fassaroh et Mbissel- et Djilass seront revitalisées. Des tests SRI pourront être effectués avant la campagne avec des producteurs volontaires. Il est prévu au moins 50hectares de riz par année. Des formations sur la gestion des ouvrages, et sur les techniques de production de semences de riz seront organisées.
Des comités vallées seront installés et formés dans toutes les zones. Une coopérative des producteurs rizicoles sera créée pour prendre en charge la question des semences. A l’approche de chaque campagne et avant l’approvisionnement en semences, un atelier de réflexion sur le choix des variétés de semences réunissant producteurs, techniciens (ANCAR), équipe du projet et la CAREM sera organisé.
Autres céréales:
Dans le contexte actuel de changement climatique, il faut privilégier les variétés à cycle court, ainsi le Souna3 sera réintroduit dans la zone mais ilsera couplé au maïs et au sorgho. (Il s’agit de promouvoir la sécurité alimentaire et les populations souhaitent faire un retour vers le maïs qui arrive à maturité précocement (mois de septembre). Ce qui leur permet de faire face à la soudure. Le sorgho est également un choix des producteurs car il donne beaucoup plus de farine et mûrit en même temps que l’arachide.
Maraîchage:
Le projet mettra l’accent sur le renforcement des maraîchers individuels à Fimela, Djilass et Loul Séssène. Le périmètre de Djilor sera consolidé. Le périmètre de Fimela s’appelait ferme agropastorale mais ne marche plus les promoteurs n’avaient pas suffisamment d’accompagnement technique de la part du programme qui les accompagner.
Composante III: Entreprenariat.
Une étude axée sur les micro entreprises existantes dans la zone a été menée en 2017 à l’issue de laquelle, CAREM a senti la nécessité d’introduire dans son projet l’accompagnement des entrepreneurs et entrepreneuses identifiés. Les micro-entreprises sont situées à Fimela, Ndangane Campement, Djilor, Simal, Samba Dia et Yayème. Les micro-entrepreneurs sont identifiés par l’étude qui a été commanditée par la CAREM dans la perspective de la nouvelle phase. L’objectif de l’étude était de connaître l’activité de l’entrepreneur, la comprendre, comprendre la position de l’entreprise sur son marché, analyser les besoins et les envies de la personne, connaître les forces et les faiblesses, identifier des solutions adéquates et enfin savoir quelles sont les attentes des entrepreneurs vis à vis du futur projet. Pour faciliter la compréhension et l’analyse de ces micro-entreprises, une présentation sous forme de tableaux des points les plus importants des réponses fournies par les personnes interrogées est faite. Ainsi, 5unités de transformation des fruits et légumes, 3salons de coiffure, 1 boutique de produits cosmétiques, 2 restaurants, 1 unité de vente de légumes, 1ferme-école de maraichage bio et 1 menuiserie seront soutenues. La CAREM dispose d’une expérience en entreprenariat car par le passé elle avait mis en place une mutuelle d’épargne et de crédit pour les entrepreneurs femmes et hommes. Cette mutuelle a permis de financer beaucoup d’activités économiques. C‘est à la demande des membres de la CAREM, que le projet compte développer des activités dans ce sens. Les corps de métiers choisis permettent une bonne mobilisation de ressources financières dans la zone. Certains des micro-entrepreneurs sont des responsables de ménages, par conséquent ils pourront s’assurer d’une prise en charge alimentaire, sanitaire et éducative de leurs ménages. Les micro-entreprises comme les salons de coiffure, les menuiseries, la restauration permettent de développer la formation des jeunes et à terme de les organiser en groupes afin qu’ils puissent développer l’auto-emploi, travailler dans leurs terroirs et soutenir leurs familles.
Composantes transversales: Santé & Nutrition:
La CAREM estime qu’il est toujours important de mener des actions dans le domaine de la nutrition car en situation de faibles récoltes, les moyens financiers des ménages diminuent et on constate un état de malnutrition dans la zone qui va jusqu’à 4% selon le district de Diofior. A cet effet, il est nécessaire de prendre des mesures de préventions et de remédiation en relation avec les districts sanitaires et enda santé. Genre: La question du genre sera prise en compte dans le cadre du projet car comme nous le constations, certaines couches de la population à savoir les femmes, les personnes handicapées et les personnes en situation de pauvreté vivent toujours certaines formes de traitement par exemple l’accès des femmes à la terre n’est toujours pas automatique dans certaines localités, les personnes vivant avec un handicap ne bénéficient pas toujours d’une inclusion totale dans la société dans certains milieux. Afin de trouver des solutions à ces problèmes des activités de formations, de sensibilisation et d’accompagnement seront mises en œuvre par le projet.